Colin Cadier à la Commission spéciale de La Haye

par Colin Cadier, adopted from Brazil to France, President of La Voix des Adoptés
Presentation at Session 1, Day 1: Voices of Adoptees Panel

Mesdames et messieurs les représentants des Etats signataires, les délégués et représentants d’associations, d’autorités nationales ou internationales,

Je salue cette espace d’expression ouvert aux acteurs de la société civile, et notamment nous Personnes Adoptées, concernés directement par le sujet qui nous mobilise aujourd’hui et les jours à venir. Je tiens à remercie particulièrement Lynelle LONG (InterCountry Adoptees Voices) pour avoir invité La Voix des Adoptés à se joindre à sa délégation, et également le Bureau Permanent, en la personne de Laura MARTINEZ avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger de nombreuses fois, notamment ces dernières semaines pour nous aider à préparer ce panel.

Je m’appelle Colin CADIER, je suis né en 1980 à Recife (Brésil), adopté à 15 jours par un couple Français dits “expatriés”, je réside aujourd’hui à Marseille (France) où je travaille dans l’administration territoriale en lien avec l’international… Je suis binational (franco-brésilien), tricullturel (franco-sudamericain) et quadrilingue (si je me permets de compter l’anglais). 

Depuis 2019, je suis le Président de La Voix Des Adoptés, une association de droit français, existante depuis 2005 qui agit sur tout le territoire (avec des antennes à Paris, Lille, Lyon, Tour, Marseille) en lien avec de nombreux pays (Brésil, Colombie, Guatemala, Roumanie, Vietnam, Bulgarie ) qui participe aux réunions collégiales d’un organe consultatif traitant particulièrement des sujets liés à l’adoption internationale (aux côtés d’autres associations) et intervient par les témoignages de ses bénévoles auprès d’associations partenaires qui accompagnent notamment les parents/familles candidates à l’adoption. Outre les Groupes de Paroles, et les événements culturels ou conviviaux organisés par la quarantaine de bénévoles investis, nous animons une WebRadio, développons un Jeu pédagogique sur l’adoption et nous travaillons conjointement avec notre Autorité Centrale qui a participé à notre récent séminaire annuel de formation de nos bénévoles, l’Association Racines Coréennes (de 10 ans notre aînée), le SSI France, l’AFA, la Fédération EFA et bien d’autres associations nationales ou locales, en France ou à l’étranger.

Au regard des nombreuses demandes que nous recevons des personnes adoptées faisant des recherches sur leurs origines, force est de constater qu’en l’absence d’un référentiel mondial reconnu par les autorités des Etats concernés, un certain nombre de personnes nées dans certains pays puis recueillies dans des foyers d’un autre pays – au cours des dernières décennies du siècle passé, rencontrent des difficultés à accéder aux informations sur leur famille de naissance, ou sur les circonstances de leur naissance jusqu’à leur arrivée dans leur nouveau foyer… Rédiger et adopter ce nouveau texte en 1994 qui a été ratifié progressivement par un très grand nombre d’Etats soucieux d’établir un cadre structuré sur les conditions spécifiques pour “donner une famille à un enfant” (tout en veillant à respecter le meilleur intérêt de l’enfant), a constitué une avancée majeure. Quant aux modalités d’application dudit texte, chaque Etat signataire en la responsabilité au regard de sa législation et de ses politiques publiques en matière de protection de l’enfance… La diversité des situations socio-politico-économiques des Etats, du rôle des différents acteurs publics ou privés, impliqués, démontrent qu’il demeure encore des points à améliorer.

La convention de La Haye prévoit bien des dispositions concernant les informations détenues par les autorités sur les origines de l’enfant et leur accès avec des conseils appropriés (articles 30 et 31), mais un certain nombre de personnes adoptées devenues adultes recherchent des informations sur leur origine et se heurtent à des fins de non recevoir. Les motifs peuvent être très variés, selon la date, le lieu de naissance et les conditions dans lesquelles la procédure d’adoption s’est déroulée, il existe souvent un écart voire un fossé entre les informations disponibles et celles recherchées par les personnes adoptées dans leur enfance.

C’est pour cette raison que nous, association d’adoptés et EFA (association de parents adoptants/adoptifs), avons adressé un courrier aux trois ministres de tutelle de l’autorité centrale française pour demander la mise en place d’une commission d’experts indépendants dans le but d’éclairer sur des pratiques qui malheureusement laissent AUJOURD’HUI des personnes sans réponses à leurs questionnements. Et pourtant, ces adoptés n’ont d’autre choix que de se tourner vers les autorités compétentes (les autorités centrales et celles intervenant dans la protection de l’enfance) pour tenter d’obtenir des clarifications ou des explications.

Il est vrai que dans le cadre de la récente réforme engagée par le gouvernement français concernant les structures en charge des politiques publiques de protection de l’enfance, notre association a été invitée à prendre part aux instances de gouvernance de la nouvelle entité en cours d’installation. Nous sommes très reconnaissants de cette place qui nous est accordée d’autant plus que nous comptons apporter notre savoir “expérienciel” sur les questions liées à la Recherche des Origines et la mise en place de dispositifs d’accompagnement (administratif, socio-psychologique) ou d’assistance juridique pour les personnes adoptées, et idéalement avec des mécanismes (ou instruments) de coopération avec les autorités compétentes (centrales) des pays dits de naissance.

Nous espérons voir la nouvelle structure se doter des moyens nécessaires pour pouvoir répondre à la demande des personnes adoptées. Il est à noter que de nombreuses personnes adoptées (aujourd’hui adultes, majeures révolues) correspondent à des adoptions qui ont eu lieu avant 1993, comme en témoignent les statistiques (puisque le nombre d’enfants nées et adoptées à l’étranger a diminué de façon progressive mais plutôt significative au fil des années jusqu’à nos jours – passant de plusieurs milliers par an à quelques centaines). Même si pour la plupart des adoptions qui ont eu lieu à partir des années 2000, les données sont disponibles et accessibles, il n’en demeure pas moins un besoin d’accompagnement au moment notamment où la personne adoptées exprime son souhait éventuel de retrouver les membres de sa famille de naissance… Certaines autorités centrales se proposent de faire le nécessaire, d’autres sont démunies ou ne disposent pas des moyens légaux, humains, matériels ou financiers nécessaires… Enfin le paysage des structures privées lucratives ou non lucratives n’en n’est pas moins varié : des personnes peu scrupuleuses ou malveillantes, aux bénévoles dévoués mais pas forcément “préparées” ou outillées pour faire face à des situations humaines complexes voire dramatiques, sans oublier la barrière de la langue… Tout cela nous conduit aujourd’hui à attirer votre attention Mesdames et Messieurs sur cette réalité: Comment orientons nous les personnes adoptées qui sont notamment plus âgées que vos respectifs organismes (créés à partir des années 2000), ou celles qui rencontrent encore, dans certains cas, des difficultés à trouver les informations sur leurs origines ? 
Dialoguer, coopérer et proposer des actions conjointes, constituent un moyen possible et positif pour permettre d’avancer, de répondre aux besoins des personnes adoptées ou des associations qui comptent sur le pouvoir d’intervention des autorités compétentes.

Je Vous remercie pour votre écoute et vous souhaite des échanges riches au cours au cours des prochains jours.

Traduction anglaise

Ladies and gentlemen, representatives of the signatory States, delegates and representatives of associations, national or international authorities,

I welcome this space of expression open to the actors of civil society, and in particular to us Adopted Persons, directly concerned by the subject that mobilizes us today and in the days to come. I would like to thank in particular Lynelle Long (InterCountry Adoptees Voices) for inviting La Voix des Adoptes to join her delegation, and also the Permanent Bureau, in the person of Laura Martinez with whom I have had the opportunity to exchange many times, especially in the last few weeks to help us prepare this panel.

My name is Colin CADIER, I was born in 1980 in Recife (Brazil), adopted at 15 days by a French couple called “expatriates”, I now reside in Marseille (France) where I work in the international territorial administration. I am bi-national (Franco-Brazilian), tri-cultural (Franco-South American) and quad-lingual (if I allow myself to count English).

Since 2019, I am the President of La Voix Des Adoptés, an association under French law, existing since 2005, which acts on the whole territory (with branches in Paris, Lille, Lyon, Tour, Marseille) in connection with many countries (Brazil, Colombia, Guatemala, Romania, Vietnam, Bulgaria ), which participates in the collegial meetings of a consultative body dealing particularly with topics related to international adoption (alongside other associations) and intervenes through the testimonies of its volunteers with partner associations that accompany in particular parents/families applying for adoption. In addition to the discussion groups and the cultural or social events organised by the forty or so volunteers involved, we run a WebRadio, develop an educational game on adoption and work jointly with our Central Authority, which took part in our recent annual training seminar for our volunteers, the Korean Roots Association (10 years older than us), ISS France, AFA, the EFA Federation and many other national or local associations, in France and abroad.

Au vu des nombreuses demandes que nous recevons d'adoptés recherchant leurs origines, force est de constater qu'en l'absence d'un référentiel mondial reconnu par les autorités des Etats concernés, un certain nombre de personnes nées dans certains pays puis accueillies dans des foyers dans un autre pays – au cours des dernières décennies du siècle dernier – rencontrent des difficultés pour accéder aux informations sur leur famille d'origine, ou sur les circonstances de leur naissance jusqu'à leur arrivée dans leur nouveau foyer. L'élaboration et l'adoption de ce nouveau texte en 1994, qui a été progressivement ratifié par un très grand nombre d'Etats soucieux d'établir un cadre structuré sur les conditions particulières de "donner une famille à un enfant" (en veillant à respecter le meilleur l'intérêt de l'enfant), a constitué une avancée majeure. Quant aux modalités d'application dudit texte, chaque Etat signataire est responsable de sa propre législation et de ses politiques publiques en matière de protection de l'enfance. La diversité des situations socio-politiques et économiques des Etats, et du rôle des différents acteurs publics ou privés impliqués, montrent qu'il reste des points à améliorer.
La Convention de La Haye prévoit bien des dispositions concernant les informations détenues par les autorités sur les origines de l'enfant et leur accès avec des conseils appropriés (articles 30 et 31), mais un certain nombre d'adoptés devenus majeurs demandent des informations sur leurs origines et se voient refuser. Les raisons peuvent être très variées, selon la date et le lieu de naissance et les conditions dans lesquelles s'est déroulée la procédure d'adoption, il existe souvent un décalage voire un gouffre entre les informations disponibles et celles recherchées par les personnes adoptées dans leur enfance.

C'est pourquoi nous, l'association des adoptés et EFA (association des parents adoptifs), avons adressé un courrier aux trois ministres en charge de l'autorité centrale française pour demander la mise en place d'une commission d'experts indépendants auprès de la objectif de faire la lumière sur des pratiques qui laissent malheureusement les gens sans réponses à leurs questions. Et pourtant, ces adoptés n'ont d'autre choix que de se tourner vers les autorités compétentes (les autorités centrales et celles impliquées dans la protection de l'enfance) pour tenter d'obtenir des éclaircissements ou des explications.

Il est vrai que dans le cadre de la récente réforme engagée par le gouvernement français concernant les structures en charge des politiques publiques de protection de l'enfance, notre association a été invitée à participer aux instances de gouvernance de la nouvelle entité en cours de constitution . Nous sommes très reconnaissants de cette place qui nous est accordée, d'autant plus que nous entendons apporter nos connaissances « expérientielles » sur les questions liées à la Recherche des Origines et la mise en place de dispositifs d'accompagnement (administratif, socio-psychologique) ou d'assistance juridique. pour les personnes adoptées, et idéalement avec des mécanismes (ou instruments) de coopération avec les autorités (centrales) compétentes des pays dits de naissance.

Nous espérons que la nouvelle structure sera dotée des moyens nécessaires pour pouvoir répondre à la demande des personnes adoptées. Il est à noter que de nombreux adoptés (aujourd'hui majeurs, ayant dépassé l'âge de la majorité) correspondent à des adoptions qui ont eu lieu avant 1993, comme le montrent les statistiques (puisque le nombre d'enfants nés et adoptés à l'étranger a diminué progressivement mais assez significativement au fil des années jusqu'à aujourd'hui – de plusieurs milliers par an à quelques centaines). Même si pour la plupart des adoptions qui ont eu lieu à partir des années 2000, les données sont disponibles et accessibles, un besoin d'accompagnement subsiste, notamment lorsque l'adopté exprime son éventuel souhait de rejoindre les membres de sa sa famille biologique. Certaines autorités centrales proposent de faire le nécessaire, d'autres sont privées ou n'ont pas les moyens juridiques, humains, matériels ou financiers nécessaires. Enfin, le paysage des structures privées à but lucratif ou non n'est pas moins varié : des personnes peu scrupuleuses ou malveillantes, aux bénévoles dévoués mais pas forcément « préparés » ou équipés pour faire face à des situations humaines complexes voire dramatiques, sans oublier la barrière de la langue. Tout cela nous amène aujourd'hui à attirer votre attention Mesdames, Messieurs sur cette réalité : Comment accompagnons-nous les personnes adoptées notablement plus âgées que vos organisations respectives (créées à partir des années 2000), ou celles qui rencontrent encore, dans certains cas, des difficultés à trouver des informations sur leurs origines ?

Le dialogue, la coopération et la proposition d'actions communes sont une voie possible et positive pour avancer, pour répondre aux besoins des personnes adoptées ou des associations qui s'appuient sur le pouvoir d'intervention des autorités compétentes.

Je vous remercie de votre écoute et vous souhaite de riches échanges au cours des prochains jours.

Lisez notre article précédent : Adoptés à la Commission spéciale de La Haye

Adoptés à la Commission spéciale de La Haye

La semaine prochaine, du 4 au 8 juillet, les 104 pays signataires de la Convention du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale se réuniront en ligne au Réunion de la Commission spéciale discuter Après l'adoption et Adoption illicite / illégale questions. C'est un événement important qui se produit généralement tous les 5 ans et c'est la première fois qu'il y aura vaste représentation des adoptés internationaux présents en tant que Observateurs. Historiquement depuis 2005, Association internationale des adoptés coréens (IKAA), le réseau représentant les intérêts des adoptés coréens a été le seulement organisation d'adoptés à y assister. En 2015, Brésil Baby Affair (BBA) était la deuxième organisation dirigée par des adoptés à participer avec IKAA. En raison de COVID, cette réunion actuelle de la Commission spéciale a été reportée et au cours des dernières années, je peux dire avec fierté que j'ai aidé à diffuser les connaissances parmi les organisations dirigées par des adoptés sur COMMENT postuler et encouragé les organisations d'expérience vécue comme KUMFA (l'organisation coréenne des mères) pour se représenter. Cette année, nous avons fièrement 6 des organisations dirigées par des adoptés qui les représentent eux-mêmes et leurs communautés. Nous avons progressé !

En 2015, j'ai écrit le blog intitulé Pourquoi est-il important d'avoir des voix d'adoptés internationaux sur ce site. À maintes reprises au fil des ans, j'ai plaidé en faveur de l'importance que nos voix soient incluses aux plus hauts niveaux des discussions gouvernementales. Alors je le répète, nos voix sont extrêmement importantes à ces plus hauts niveaux de discussions sur les politiques, les pratiques et la législation en matière d'adoption.

Certains critiques pourraient dire que nous ne changeons rien à l'adoption internationale en assistant à ces réunions, cependant, je voudrais suggérer que le simple fait de nous voir représenter nos adultes en nombre aide les gouvernements et les autorités à réaliser quelques points clés :

  • Nous grandissons ! Nous ne restons pas des enfants perpétuels.
  • Nous voulons avoir notre mot à dire sur ce qui arrive aux futurs enfants comme nous.
  • Nous les aidons à rester concentrés sur « qui » nous sommes vraiment ! Nous ne sommes pas des chiffres et des statistiques sans nom. Nous sommes des personnes vivantes avec de vrais sentiments, des pensées et une myriade d'expériences. Leurs décisions COMPTENT et nous impactent pour la vie et nos générations futures !
  • Nous les aidons à tirer les leçons du passé pour améliorer les choses pour l'avenir et réparer les torts historiques.
  • Nous sommes les experts de notre expérience vécue et ils peuvent tirer parti de notre contribution pour mieux comprendre leur rôle et améliorer la façon dont les enfants vulnérables sont pris en charge.

L'un des avantages du cadre de la Convention de La Haye est qu'il crée des opportunités comme la prochaine Commission spéciale où les adoptés peuvent avoir une visibilité et un accès aux structures de pouvoir et aux autorités qui définissent et créent l'adoption internationale. Les adoptés nationaux manquent de ce cadre à l'échelle mondiale et sont désavantagés en ayant des opportunités qui les réunissent pour accéder à l'information et aux personnes qui sont importantes dans le travail de plaidoyer.

Je suis vraiment fier de notre équipe de 8 personnes qui représentent l'ICAV à la réunion de cette année. J'ai veillé à ce que nous couvrons une gamme de pays d'adoption et de naissance parce qu'il est si important d'avoir cette diversité d'expériences. Oui, il y a encore place à l'amélioration, mais j'ai été limité par la disponibilité des gens et d'autres engagements étant donné que nous faisons tous ce travail en tant que bénévoles. Nous ne sommes pas payés comme le gouvernement ou la plupart des participants des ONG à cette prochaine réunion. Nous nous impliquons parce que nous sommes passionnés d'essayer d'améliorer les choses pour nos communautés! Se doter de connaissances sur les structures de pouvoir qui définissent notre expérience est essentiel.

Un grand merci à ces adoptés qui offrent bénévolement 5 jours/nuits de leur temps et de leurs efforts pour représenter notre communauté mondiale !

  • Abby Forero-Hilty (adopté aux États-Unis, actuellement au Canada, né en Colombie ; auteur de l'anthologie des adoptés colombiens Décrypter nos origines, Co-fondateur de Colombian Raíces; Représentant international de l'ICAV)
  • Chérir Asha Bolton (adopté aux USA, né en Inde, Président de Les gens pour la réforme de l'adoption éthique PEAR; Représentant ICAV États-Unis)
  • Colin Cadier (adopté en France, né au Brésil, Président de La Voix Des Adoptes LVDA)
  • Jeannie Glienna (adopté aux USA, né aux Philippines, Co-fondateur de Adopté Kwento Kwento)
  • Judith Alexis Augustine Craig (adopté au Canada, né en Haïti; Co-fondateur de Réseau des adoptés adultes de l'Ontario)
  • Kayla Zheng (adopté aux États-Unis, né en Chine ; représentant ICAV USA)
  • Luda Mérinos (adopté en Espagne, né en Russie)
  • Moi-même, Lynelle Longue (adopté en Australie, né au Vietnam; Fondateur de ICAV)

Nous nous représentons avec nos collègues adoptés qui représentent leurs propres organisations dirigées par des adoptés en tant qu'observateurs :

Je ne m'attends pas à de grands changements ou à des événements monumentaux lors de cette prochaine réunion, mais ce sont les liens que nous établissons qui importent, que ce soit entre nous en tant qu'adoptés et/ou avec les diverses organisations gouvernementales et ONG représentées. Le changement dans cet espace prend des décennies, mais j'espère que les petites connexions qui se développent au fil du temps s'accumulent et deviennent une influence positive.

Les prochains messages partageront certains des messages clés que certains membres de notre équipe ont rédigés en préparation de cette réunion de la Commission spéciale de La Haye sur le soutien post-adoption et ce que la communauté, via ces dirigeants, souhaite partager. Restez à l'écoute!

Ressource éducative pour les professionnels

Journée de lancement

Je suis fier de lancer notre nouveau programme éducatif dirigé par les adoptés ressource vidéo pour les professionnels conçu pour aider les médecins, les enseignants et les professionnels de la santé mentale à mieux comprendre notre expérience vécue en tant qu'adoptés internationaux.

Ce projet a été un énorme effort au cours des 6 derniers mois en Australie pour rassembler les voix des adultes adoptés à l'étranger et partager ce que nous aimerions que les professionnels de l'éducation et de la santé sachent, afin qu'ils puissent mieux nous soutenir sur notre chemin de vie complexe.

Dans l'ensemble, notre projet comprenait une équipe de production de 6 personnes, une contribution directe aux scripts du film de 18 adoptés qui ont auditionné, le tournage de 8 adoptés, la fourniture de musique de 5 adoptés, une équipe de commentaires/révision de 10 professionnels, un support de traduction de 3 adoptés, et soutien émotionnel tout au long du projet aux participants au film de Relationships Matters – Gianna Mazzone. Cela a vraiment été une collaboration communautaire!

j'ai hâte d'entendre retour d'information sur ce que vous pensez après avoir jeté un coup d'œil. J'apprécierais également que vous partagiez le lien de la ressource avec tous les médecins, enseignants et professionnels de la santé mentale qui, selon vous, pourraient bénéficier de cette ressource.

Un grand merci à nos financeurs de projets :

La relation compte qui, au cours des 5 dernières années se terminant en juin 2021, a fait un travail incroyable en fournissant à notre communauté un service de conseil gratuit basé sur la psychologie de la santé mentale aux adoptés internationaux et à nos familles dans le cadre du programme financé par le gouvernement fédéral. ICAFSS service (actuellement attribué à Relations Australie pour les 5 prochaines années);

Comité de NSW sur l'adoption et les soins permanents  qui rassemble des agences gouvernementales et non gouvernementales, des groupes de soutien et des personnes intéressées, impliquées ou affectées par l'adoption et les soins permanents ou des aspects connexes des soins hors domicile en Nouvelle-Galles du Sud (NSW) ;

et soutenu par le Département des services sociaux du gouvernement australien, Autorité centrale australienne pour l'adoption internationale.

Implications de l'expansion de la politique de l'enfant unique en Chine

par Hannah, adopté de la Chine au Canada.

Province du Guizhou : « Les humains n'ont qu'une seule terre, nous devons contrôler la croissance démographique ! » (Adam Siècle)

Né en Chine

Je suis né en Chine. Ça y est, histoire de fin d'origine. C'est tout ce que je sais. Je suis probablement né dans la province du Jiangsu, mais même cela n'est pas certain. Le plus ancien enregistrement connu de mon existence est un examen médical alors que j'étais âgé de 20 jours. Beaucoup de mes amis savent où ils sont nés, dans quel hôpital, quel jour, certains connaissent même l'heure à la seconde près ainsi que le temps que cela a pris. Je n'en sais rien. Ils savent qui était présent au moment de leur naissance, quels membres de la famille ils ont rencontrés en premier. Je n'en sais rien. Ma date de naissance légale est estimée à partir du moment où j'ai été trouvé, je n'ai pas d'enregistrement de naissance original. Mon nom m'a été donné par les responsables de l'orphelinat. Je ne sais pas quel était mon nom ou si mes parents biologiques avaient même pris la peine de me donner un nom. L'enregistrement de l'endroit où j'ai été trouvé et quand j'ai été perdu ou oublié. Ma mère (adoptante) a écrit dans un album dans quel comté on lui a dit que j'avais été trouvée. Il n'y a aucune trace de cela, je n'ai pas de certificat d'abandon comme le font certains adoptés chinois et je n'ai aucune annonce de découverte enregistrée. À bien des égards, ma vie a commencé lorsque j'ai été adopté par un couple canadien blanc alors que j'avais moins d'un an. Je fais partie des milliers d'enfants chinois adoptés par des étrangers après que la Chine a ouvert ses portes à l'adoption internationale en 1991.

Comme la plupart des adoptés chinois, j'ai été adopté à l'ombre de la politique de l'enfant unique, introduite pour la première fois en 1979. La politique de l'enfant unique (le nom non officiel de la politique de restriction des naissances) dictait que les couples n'étaient autorisés à avoir qu'un seul enfant. Il y avait des exceptions pour les familles rurales et les minorités ethniques, mais la politique a été mise en œuvre et appliquée de manière inégale dans tout le pays, avec des niveaux de violence variables. La préférence culturelle pour les fils est bien connue et serait la raison pour laquelle la majorité des adoptions chinoises dans le cadre de la politique de l'enfant unique étaient des filles. Il est largement connu et accepté parmi la communauté chinoise des adoptés, la majorité d'entre nous qui sommes nés de sexe féminin, que nous avons été abandonnés (ou volés) en raison de notre sexe à la naissance.

L'évolution des restrictions à la naissance en Chine

Le 31 mai 2021, j'ai vérifié les nouvelles et j'ai vu un Article de Radio-Canada qui disait que la Chine avait assoupli ses restrictions à la naissance et permettrait désormais aux couples d'avoir jusqu'à trois enfants, au lieu des deux précédents, qui ont été mis en œuvre en 2016. Je me souviens avoir lu un article de presse similaire en 2015 lorsqu'il a été annoncé que la Chine assouplissait la Une politique d'enfant pour la première fois depuis des décennies pour permettre deux enfants par couple. À l'époque, je n'y pensais pas beaucoup, j'étais heureux que les restrictions aient été assouplies et triste qu'ils fassent encore respecter les droits reproductifs. Et pourtant, ce matin en voyant les nouvelles, je me sentais beaucoup plus fort. C'est peut-être parce que pendant la pandémie, j'ai fait un effort pour me connecter à la communauté des adoptés, en rejoignant des groupes Facebook en ligne, gérés par des adoptés pour des adoptés. J'ai commencé à essayer de (ré)apprendre le mandarin, que j'avais oublié depuis longtemps, bien que j'aie suivi des cours de mandarin quand j'étais petite. C'est peut-être à cause des projecteurs braqués sur le racisme anti-noir et anti-asiatique en raison des multiples assassinats policiers très médiatisés de Noirs, de la recrudescence des crimes haineux asiatiques en raison de la rhétorique raciste sur l'origine de la pandémie, cela m'a forcé examiner de plus près ma propre identité raciale et culturelle en tant qu'adopté canadien, transracial, chinois et international. Mais peut-être surtout, c'est parce que j'ai deux sœurs, également adoptées de Chine, ce qui n'était pas autorisé en Chine pour la plupart des familles jusqu'à présent.  

Émotions mixtes

Pour de nombreuses raisons, la lecture de l'article sur la nouvelle politique détendue de la Chine m'a donné beaucoup plus de sentiments mitigés. Encore une fois, le bonheur d'une politique détendue et la tristesse et la déception face au maintien de la police du corps des femmes et des droits reproductifs. Mais cette fois, c'est venu avec un autre sentiment : la colère. Je suis faché. Cela ressemble à une gifle pour tous les adoptés chinois et leurs familles biologiques qui ont été (de force) séparés en vertu de la politique de l'enfant unique. C'est comme si c'était pour rien, encore plus qu'avant. Quel était l'intérêt pour mes parents biologiques de m'abandonner (si c'est ce qui s'est passé) s'ils allaient simplement changer la politique plus tard ? Quel était l'intérêt de créer cette politique alors que le taux de natalité était déjà en baisse, comme c'est le cas lorsque les femmes ont un meilleur accès à l'éducation, aux carrières et aux contraceptifs, et qu'elles veulent maintenant augmenter à nouveau le taux de natalité ? A quoi bon me dépouiller de mon nom, de mon anniversaire, de ma culture, alors que le moteur de mon abandon s'est (semi-)renversé ? Si les couples chinois sont désormais autorisés à avoir trois enfants (le même nombre que mes sœurs et moi), alors quel était l'intérêt de la politique qui a conduit des milliers d'enfants, principalement des filles, à être abandonnés, avortés et trafiqués ?

Émotions mitigées par KwangHo Shin

Maintenant, la politique a été modifiée et alors ? Je suis toujours un adopté chinois, vivant à des milliers de kilomètres de mon pays de naissance, sans moyen facile de me connecter à des parents de sang vivants, à moins que je ne veuille tenter une recherche. Je suis toujours un adopté chinois qui ne connaît pas mon nom de naissance, ma date de naissance ou mon lieu de naissance. Les adoptés sud-coréens se sont battus et ont réussi à faire pression sur le gouvernement sud-coréen pour obtenir la reconnaissance et des réparations (limitées). Ils ont obtenu un moyen de récupérer leur citoyenneté sud-coréenne et sont désormais éligibles pour demander le visa F-4 (Korean Heritage). Pendant la pandémie, le gouvernement sud-coréen a envoyé des masques gratuits pour les adoptés coréens. La Chine ne reconnaît pas la double nationalité et ne fournit pas aux adoptés un visa spécial qui leur permettrait de retourner plus facilement dans leur pays d'origine. La Chine ne reconnaît pas les adoptés internationaux ou comment les milliers d'enfants qui ont été adoptés internationalement étaient des conséquences directes de la politique de l'enfant unique. La politique a été assouplie et maintenant les couples chinois peuvent avoir jusqu'à trois enfants, comme ma famille au Canada. La politique qui a probablement conduit à mon adoption a été assouplie et pourtant rien n'a changé pour moi, et le gouvernement chinois passe à autre chose.

Et si

Je n'aime pas penser aux hypothèses et aux hypothèses. Je n'aime pas imaginer ce qu'aurait pu être ma vie si je n'avais jamais été abandonné (ou volé), si je n'avais jamais été adopté, si j'avais été adopté par un couple chinois à la place etc. Mais cette annonce récente m'a obligé à réfléchir à la et si. Spécifiquement, « Et si ma famille biologique avait pu me garder parce qu'elle n'était pas limitée par la politique sur l'enfant unique ? » Je suis heureux et satisfait de ma vie actuelle. Malgré les couacs occasionnels, les micro-agressions racistes et les luttes identitaires, je ne changerais rien. Cela ne veut pas dire que je ne peux pas et ne vais pas pleurer la vie qui m'a été enlevée en raison de la politique de l'enfant unique. Je pleure de ne pas savoir comment mes parents biologiques m'ont nommé (s'ils l'ont fait). Je pleure de ne pas connaître la date, l'heure et le lieu où je suis né. Je pleure de ne pas savoir, et peut-être ne jamais savoir, si je ressemble à l'un de mes parents biologiques. Je pleure que je ne saurai probablement jamais toute l'histoire derrière mon adoption. Je pleure qu'en tant que Canadien, je ne me sentirai jamais pleinement à l'aise en Chine et qu'en tant qu'adopté chinois, je ne serai jamais considéré comme pleinement canadien. Et je suis en colère que le gouvernement chinois puisse changer la politique de l'enfant unique et aller de l'avant, alors que moi et des milliers d'autres en supporterons les conséquences pour le reste de nos vies.

Du symbolique à la justice sociale

par Marie Gardom, adopté de la Malaisie au Royaume-Uni.

Il est devenu de plus en plus clair pour moi que non seulement la diversité seule ne fonctionne pas, mais qu'en fait c'est une tactique utilisée pour immuniser les organisations contre l'accusation de racisme ou de marginalisation. Ici au Royaume-Uni, les politiciens conservateurs qui mènent les politiques les plus anti-immigration sont des gens de couleur. Ils ne représentent pas les groupes dont ils sont issus au lieu de cela, ils se blottissent au pouvoir en récitant les vieux tropes Tory fatigués, peut-être languissant d'appartenir au groupe dont ils ont toujours été en dehors, et le seront toujours parce qu'ils ont choisi un groupe intolérant. 

Nous voyons cela maintes et maintes fois, un seul groupe minoritaire est représenté et présenté comme un exemple de pourquoi il n'y a pas de racisme/ablisme/sexisme, etc. De manière pratique, ils font du prosélytisme la voix du statu quo avec passion et conviction enivrante. Lorsque le groupe dominant est accusé d'iniquité, il rejette un ou deux membres dudit groupe minoritaire afin de nier l'accusation et recommence à prendre des décisions au détriment des minorités.
Au fil des décennies, une prise de conscience et une demande croissantes de représentation ont conduit les organisations, Hollywood et les gouvernements à créer une illusion de diversité sans inclusion, sans aborder de manière significative la dynamique du pouvoir des groupes majoritaires et des hiérarchies sociales afin que le pouvoir reste fermement entre les mêmes mains. Nous sommes souvent représentés comme un groupe homogène s'il y a une personne de couleur, ou un homme blanc gay, une case peut avoir été cochée mais une représentation significative n'a pas été atteinte.

Je vois cela dans la façon dont nous, les adoptés, travaillons en tant que défenseurs. Il y a une prise de conscience dans la société mais un manque de confort avec l'idée que les adoptés sont les experts. En tant que tel, il y a une performance d'inclusion, les adoptés sont souvent à l'avant-garde des campagnes de promotion d'adoption s'ils épousent à quel point c'est beau. Même s'ils parlent de la complexité de nos expériences, ils restent des voix réconfortantes pour ceux qui considèrent l'adoption comme une bonne chose et la seule façon de résoudre une crise familiale dans laquelle un enfant a besoin de soutien.

J'ai remarqué que je suis rarement invité à donner mon avis sur la politique ou les meilleures pratiques au sein d'organisations qui pourraient la réformer. Et quand je le suis, le confort du groupe majoritaire a été considérablement favorisé. La représentation ne nous donne pas le pouvoir si nous sommes en infériorité numérique, sur le territoire de quelqu'un d'autre et tout en bas de la hiérarchie. Je crois que c'est en grande partie inconscient, mais toujours exploité. Ceux qui sont majoritaires doivent rarement considérer les facteurs qui créent l'équité du pouvoir ou plus régulièrement l'iniquité.  

Les adoptés sont très peu représentés dans le monde. Rien qu'au Royaume-Uni, il n'y a pas un seul groupe dirigé par des adoptés, qui couvre le large éventail d'expériences des adoptés ici. Au lieu de cela, nous sommes des groupes d'entraide disparates non financés essayant de nous aider les uns les autres et nous-mêmes comme nous le pouvons. J'ai observé les manières fréquentes dont de nombreux adoptés s'épuisent en plaidant. Ayant été invités à des conférences et à des événements politiques, beaucoup ont disparu en raison de la nature traumatisante de ces événements. Ils sont traumatisants parce qu'en tant que minorité, nos voix sont ignorées, niées, discutées et souvent agressivement réduites au silence. Ce groupe est en grande partie présent à ces tables parce que nous sommes si vulnérables et que nous avons donc besoin de changement, notre communauté a des niveaux élevés de suicide, de dépression, de toxicomanie et plus encore. 

Si je veux continuer mon travail de défenseur, je dois me préparer, ainsi que mes compagnons d'adoption, à réussir dans ces espaces où nous pouvons nous retrouver à endurer des niveaux de stress dangereux. Je pense donc qu'il est important de nommer la dynamique de pouvoir en jeu afin que nous puissions nous assurer que nous pouvons résoudre ces problèmes dans la façon dont nous établissons nos frontières et avoir le langage pour nommer les problèmes lorsqu'ils surviennent. J'ai donc créé une infographie simple qui nomme la dynamique du pouvoir et propose des solutions pour ceux qui s'intéressent vraiment à la justice sociale.

Voir l'autre article récent de Marie dans ICAV : De la charité à la justice

Cassé

par Yolande, une adoptée transraciale (d'origine jamaïcaine, noire mélangée à des Indiens Chipawaue) élevée aux États-Unis dans une famille adoptive noire américaine.

Oeuvre de Yolanda

J'ai été adopté à sept mois et mon histoire d'adopté n'est pas bonne.

Fondamentalement, j'ai grandi dans une famille religieuse pleine d'abus mentaux, physiques, émotionnels et sexuels. À cause de cela, j'ai été enlevé à ma mère adoptive et placé dans le système de placement familial, où les abus mentaux et physiques ont continué.

Grandir a été dur, j'ai toujours été le mouton noir de la famille. Maintenant que je suis plus âgé, ma famille adoptive agit comme si je leur avais fait quelque chose. Ils ne m'acceptent ni moi ni mes enfants. Lors des réceptions familiales, ils ne parlent même pas à moi ou à mes enfants. Alors j'ai arrêté d'y aller et je les ai complètement coupés, mais ça fait toujours mal.

Tout ce que je voulais, c'était être proche de ma famille. Mais je suppose que je ne saurai jamais à quoi ça ressemble. C'est sûr que la vie craint parfois. J'en ai marre de ne pas être accepté. Je n'arrive plus à donner un sens à ma vie. Pourquoi suis-je même ici sur terre ? Ils me disent que ma vie a un but mais je ne le vois pas.

Mon illustration ci-dessus reflète comment j'ai été brisé. Mon musique aide également à me fournir un exutoire pour exprimer mon voyage.

L'adopté péruvien retourne dans son pays de naissance

Pendant le verrouillage du COVID 2020, j'ai eu la chance de jouer avec la création d'une ressource par vidéoconférence. Cliquez dessus relier pour mon entretien avec Milagros Forrester, un adopté péruvien élevé au Royaume-Uni. Elle a gentiment partagé son parcours d'adoption en détaillant comment sa famille adoptive l'a aidée à renouer avec ses origines et à retourner dans son pays d'origine.

Un grand merci à Milagros car elle a attendu patiemment que je termine les heures de montage vidéo, pour que cela soit terminé.

Famille et temps de Noël

C'est la seule période de l'année où je me rappelle que je n'ai pas cette famille d'enfance avec des souvenirs et une proximité incroyables. J'ai toujours aspiré, comme seuls quelques autres adoptés peuvent le savoir, à ce sens de la famille où je me sens désiré, chéri, aimé profondément. Je sais que ma famille, comme beaucoup d'autres, n'est jamais parfaite, mais plus je vieillis, plus je vois mon enfance dans ma famille adoptive et ne peux que me souvenir de la douleur qu'elle m'a créée. L'adoption est censée être heureuse n'est-ce pas ? C'est ce qui est dépeint. Mais je sais que j'ai eu des poussées de moments de bonheur dans le mien - c'est si difficile de s'en souvenir parce qu'en vieillissant et en revivant tout cela via mes propres enfants, je réalise le niveau de négligence et de traumatisme causé par ma famille adoptive, qui aurait pu été évité.

Comment puis-je m'en passer ? Devrais-je? Ou est-ce que j'accepte que ce sera toujours… oui, ça fait mal sous la surface, suintant de douleur à chaque fois que je dois penser à la « famille adoptive ». Je suis assez vieux maintenant pour comprendre que cette douleur fait partie de qui je suis. Cela ne va pas disparaître, mais je peux tenir et honorer ce que j'ai dû faire, le dépasser - être fonctionnel, stable, aimant.

La guérison ne signifie pas que la douleur s'arrête et s'en va. Guérir signifie que j'en suis venu à accepter la vérité. Je ne m'assois plus dedans en train de me noyer ou de réagir. J'ai appris à mieux gérer mes émotions. J'ai appris à avoir des limites et à ne pas abandonner ce que je veux. J'ai appris qu'il est normal de rester fidèle à mes propres besoins. J'ai appris à accepter ce qui ne peut pas être changé mais à changer ce que je peux. Je peux les accepter tels qu'ils sont et savoir qu'ils ne sont pas capables, même s'ils le voulaient. Je dois me le donner, moi-même. Amour, connexion, acceptation, éducation. 

Noël, comme Thanksgiving pour les Américains, est un moment où, en tant qu'adopté, je ressens ces sentiments tristes pour ce que j'aurais pu avoir mais que je n'ai pas eu. Je sais que la réalité des réunions est que même la famille biologique, si jamais je les trouve, ne pourra probablement jamais non plus répondre à mon besoin émotionnel de «famille». Alors, ce Noël, je vais rapprocher mes enfants et mon mari et chérir chaque moment que j'ai avec eux car ils sont la seule vraie famille que j'aurai jamais ! Je suis reconnaissante d'avoir pu guérir suffisamment pour avoir une relation amoureuse et devenir moi-même mère et donner à mes enfants ce que je n'ai jamais eu. Cela a été la bénédiction de ma vie et ce sera mon objectif de Noël !

Travailler à travers le processus difficile en tant qu'adopté

par JoYi Rhyss adopté de la Corée aux USA qui travaille comme thérapeute financé par l'État d'Hawaï pour faciliter Ateliers et formation sur le pardon conscient et la guérison des attitudes.

C'est la dernière photo de ma famille intacte – bientôt mon frère a été renvoyé et j'ai fini par me retrouver dans un orphelinat. J'ai été adopté de Corée à l'âge de 9 ans dans une famille luthérienne blanche à Spring Grove, Minnesota – la plus grande communauté norvégienne des États-Unis à l'époque. Ma famille adoptive a beaucoup déménagé, ce qui rend encore plus difficile pour moi de trouver des relations. J'étais un enfant triste, en colère, solitaire, effrayé, rempli de peur, puis une femme et une mère. J'ai trouvé ma mère biologique et mon frère en 2008 pensant que cela me guérirait – ce furent de terribles retrouvailles et ma douleur s'est aggravée. Alors que j'entrais dans la quarantaine, j'étais épuisée, dépassée et mon désir de vivre était proche de 0 - comme tant d'histoires d'adoptés, j'ai pensé au suicide. les. temps.

Simultanément et définitivement de manière hypocrite, je travaillais dans les services sociaux spécifiquement avec des jeunes à haut risque leur parlant des mêmes sentiments difficiles que je ne pouvais pas gérer en moi. J'ai eu plusieurs moments de comptes qui m'ont amené à rechercher une véritable guérison et une paix intérieure. Ce n'est pas un hasard si j'ai déménagé à Hawaï, où la loi « Aloha Spirit » est entrée en vigueur en 1986. Grâce à cette loi et à ma recherche ciblée, je suis maintenant financé par l'État pour dispenser une formation sur les traumatismes et réduire la souffrance par la pleine conscience, le pardon. et la guérison des attitudes. J'ai travaillé avec des gens dans tous les secteurs de la vie et ces formations ont été utiles à de nombreuses personnes, dont moi.

Rien n'a vraiment changé dans ma vie, sauf que maintenant je suis capable de me sentir plus connecté avec moi-même et ma communauté, je me sens plus à l'aise et aimer d'une manière que je n'avais jamais comprise auparavant - ce n'est certainement pas un remède, mais avoir des compétences concrètes pour gérer ma douleur a changé tout pour moi.

L'un des plus gros problèmes pour moi en grandissant était de me sentir comme si je n'avais pas de voix, je n'avais pas le droit de ressentir de la colère ou de la tristesse à propos de ma situation - de devoir toujours être reconnaissant avec un sourire plâtré, peu importe à quel point mon la famille adoptive était. Partager mon histoire, traverser le processus difficile et ressentir pleinement est ce qui fonctionne pour moi et pour beaucoup de gens et c'est ce que je fournis aux autres.

Si vous souhaitez avoir un espace pour parler de votre histoire, acquérir de nouvelles compétences pour mieux vous gérer, grandir en connexion avec vous-même et les autres afin de guérir, alors contactez-moi si vous avez des questions s'il vous plaît.

Ouvertures des ateliers zoom gratuit pour janvier 2021, contactez-moi si vous êtes intéressé : https://forms.gle/stFXmtosY6ihFUMA6

Beaucoup d'adoptés comme moi se battent ici avec nos dernières gouttes d'énergie pour le changement - nous devons nous rappeler de prendre un moment pour nous ressourcer, nous reposer, nous ressourcer afin de ne pas imploser. J'espère vous servir de cette façon.

Dualités des adoptés

par Abby Hilty, né en Colombie adopté aux USA, vivant actuellement au Canada.
Elle a écrit et partagé ceci sur elle Facebook mur pour Mois national de sensibilisation à l'adoption.

Les adoptés sont constamment aux prises avec une vie pleine de dualités complexes.

Je suis fille unique, mais j'ai au moins 4 frères et sœurs.

J'ai un acte de naissance de 2 pays différents.

J'ai dû perdre ma famille pour qu'une autre famille puisse être créée.

J'ai grandi dans une famille de classe moyenne, mais j'ai perdu ma famille d'origine parce que je suis né dans la pauvreté.

Je suis très attaché au nom d'Abby, mais je sais que j'ai été nommé d'après l'ancêtre de quelqu'un d'autre.

On me dit parfois que je ressemble à ma mère, mais nous ne partageons pas la même génétique, le même groupe racial ou ethnique.

J'aime ma famille adoptive, mais j'avais besoin de rechercher ma famille d'origine.

Je suis réuni avec mi mamá, mais nous ne sommes plus légalement liés l'un à l'autre.

Je suis la fille de ma mère, mais je suis aussi la fille de mi mamá.

J'ai aimé et perdu mon père, mais je ne sais pas qui est mon père.

Je suis petit dans mon pays d'accueil, mais je suis grand dans mon pays d'origine.

Je suis brune, mais j'ai grandi avec une blancheur intériorisée.

Je suis un immigrant dans mon pays d'accueil, mais je suis un gringa dans mon pays d'origine.

Je vis dans l'hémisphère nord depuis l'âge de 3 mois, mais mon corps souffre encore du froid.

Je parle anglais couramment, mais mon corps réagit viscéralement à l'espagnol.

J'ai toujours célébré mon anniversaire, la fête des mères et la fête des pères, mais cela n'a jamais été des jours faciles pour moi.

Je sais à quel point il est important pour les adoptés (transraciaux, internationaux) de partager leurs expériences vécues, mais le coût émotionnel est élevé pour chaque publication NAAM, chaque panel, chaque interview podcast, et surtout pour chaque discussion dans laquelle mes compagnons adoptés ou moi-même se faire repousser par des personnes non adoptées qui veulent remettre en question nos expériences vécues.

Et, croyez-moi, cela se produit QUOTIDIENNEMENT dans divers groupes d'adoption. Donc, si une personne adoptée que vous connaissez et aimez tarde à répondre à vos SMS ou e-mails ou si elle semble parfois être perdue dans un rêve éveillé ou ne pas prêter attention, c'est peut-être simplement parce que tant de nos décisions quotidiennes doivent traverser des pensées multiples – et souvent concurrentes – et même des systèmes familiaux.

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